
Depuis le 1er février 2024, plusieurs cafés de Montréal, dont les 5 succursales du café Paquebot et Zab, ont décidé d’abolir les frais supplémentaires alloués aux laits végétaux. En assumant ces frais, ces cafés permettent maintenant aux clients de choisir parmi les différents laits végétaux offerts sans extra pour la modification du lait de base.
Dans une entrevue au journal 24h de Sherbrooke, Samuel Beaupré, micro-torréfacteur du café Géogène à Sherbrooke, explique qu’un client sur deux, demande du lait végétal contrairement en 2010 ou c’était seulement une fois sur dix.
De nombreuses raisons entrainent les clients à opter pour ces options véganes.
« Déjà à la base, je ne vais pas beaucoup dans les cafés, à cause du coût des cafés. Puis, en plus, j’suis intolérante au lactose. Donc j’dois absolument payer ce frais additionnel pour avoir un lait végétal. »
Élisabeth Pelletier, étudiante
À la suite de l’augmentation de cette demande, les cafés n’ont pas eu le choix que de se plier aux exigences de leur clientèle. Lait d’avoine, d’amande, de soya ou de riz, aujourd’hui, ces options végétales sont disponibles au Tim Horton, au Starbucks et dans la majorité des cafés locaux.
Mais si ces options se démocratisent à travers la province, elles ne sont pas pour autant aussi accessibles qu’on ne le pense.
En 2 ans, le prix du café à Montréal a subi une hausse de 30%. La moyenne d’un latte dans la métropole est de 4,93$. A cela, doivent s’ajouter les frais pour l’option de lait végétal. Au Tim Hortons, les clients doivent verser 0,50$ de plus pour le changement du lait de base et 1,25$ au café 49th Parallel.
Ces frais peuvent avoir de nombreuses conséquences tant sur les propriétaires de cafés que sur les clients. Certains opteront pour l’option de la machine à café à la maison, d’autres pour des options moins chères.
« Et si je vois que y’a un supplément à cause du lait végétal, j’vais peut-être opter pour une boisson moins chère que celle pour laquelle j’aurais opté. »
Étudiante en journalisme
C’est pourquoi une dizaine de cafés comme le café Paquebot, ont décidé d’arrêter de faire payer ces suppléments à leurs clients. Comme l’explique Marie Christine Gaboury, Directrice Communication / Marketing du Café Paquebot, le premier obstacle à opter pour du lait végétal est le prix.
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C’est après ce constat que l’entreprise a pris l’initiative de rendre ces options non seulement plus accessibles à tous, mais également dans le but de réduire l’impact environnemental de l’entreprise.
Une mesure qui, selon Marie Christine, pourrait fortement impacter les tendances de consommations ainsi que le comportement des clients si elle était appliquée à une plus grande échelle.
Un avantage client
D’après Charline Hutin, étudiante en sciences politiques, le retrait de ce frais pourrait entrainer les clients à tester de nouveaux cafés ou à s’y rendre plus facilement.
« J’serais beaucoup plus enclin à aller étudier, à aller rencontre des amis dans des cafés parce que je n’aurais pas besoin de débourser plus »
Charline Hutin
Aussi, comme l’explique Aurélia Crémoux, journaliste au Quartier Libre, avec l’abolition de ces frais, « je pense que ça amènerait des nouvelles personnes à tester des laits végétaux. ».
Selon une étude de l’Université d’Oxford en 2018 « La production de lait de vache génère 3 fois plus de gaz à effets de serre et nécessite 9 fois plus de terres agricoles que les boissons végétales ».
Un enjeu qui représente une réelle mission pour le café Paquebot qui tient à ce que d’autres cafés sautent également le pas vers cette transition écologique et une meilleure accessibilité des options véganes pour tous. C’est pourquoi leurs données ainsi que leurs solutions seront rendues disponibles aux autres cafés qui souhaiteraient faire de même.
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